Mon retour sur l'immersion
- evamariefrancoise
- 13 juin 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 juil. 2018
Après cette expérience journalistique inédite, je n'étais plus la même. Mes habitudes, ma façon de penser ont totalement changés.

En sortant de cet établissement, j'avais effectivement la larme à l'œil. J'allais rentrer seule, j'allais me retrouver à nouveau seule dans mon appartement d'étudiante. La déprime et la nostalgie me guettaient alors.
Sur le trajet du retour, je fais l'introspection de ma semaine. Je me remémore tous les instants d'émotions vécus. Les confidences du soir, la parlote avec les sœurs, la tranquillité des lieux...
Puis je me pose cette question: qu'ai-je appris là bas ?
La solidarité entre sœurs
Avant d'entrer dans l'établissement je craignais de ne pas être intégrée, d'être un peu exclue. Voir de nouvelles personnes peut être intimident. On ne sait pas comment réagir, avec qui parler, etc.
Lors de mon premier dîner au côté des filles, je n'ai pas eu de problème.
En apprenant à les connaître, à vivre avec elles un peu plus chaque jour c'était comme si j'avais toujours été là. Comme si je faisais parti de leur famille.
Pour ce travail d'immersion, je n'ai rencontré aucune difficulté si ce n'est le temps. Une semaine c'était à la fois court et long. Je devais m'organiser pour réaliser chacune de mes interviews, réfléchir à comment obtenir les informations nécessaires.
De plus, le changement d'environnement m'a fait beaucoup de bien. Je voyais cette expérience comme une retraite spirituelle : pas de commerce, pas de bruit, pas de contrainte, pas d'obligation. Avec également des temps de prières.
Le fait de pouvoir discuter avec les religieuses m'a ouvert l'esprit; être sœur ce n'est pas qu'être servante du Seigneur, chaque heure et chaque minute là à prier. C'est aussi et avant tout une femme passionnée par ce qu'elle aime, comme toutes les autres. La directrice a un penchant pour le jardinage; Bernadette elle s'est plutôt mots-croisés et ses feuilletons policier, et pour Lucie c'est plus la cuisine et la prière.
A chacune de leurs paroles j'apprenais forcément quelque chose. Une leçon de vie ou un conseil pour mon avenir.
A tous ceux qui pensent que la vie dans un foyer ressemble à celle d'un internat, ils se trompent.
On est déjà beaucoup plus libre. Nos entrées sont simplement contrôlées par un couvre-feu fixé à 22 h 00, on mange une nourriture équilibrée et très bonne, et on a ses copines juste à côté. Et il n'y a pas non plus de prière obligatoire en journée !
La volonté pour ces jeunes filles de vivre ici vient d'elle même. Elle préfère rester ici que d'aller dans un pensionnat et puis il n'y a pas de foyer pour mineurs dans le quartier de Fourvière.
Un nouveau départ !
Deux jours après la fin de cette semaine d'immersion, j'ai recommencé à cuisiner de bons petits plats comme il m'en était servi. J'avais retrouvé goût à ma vie étudiante à Lyon; rigueur, ténacité, caractère et surtout non-désinvolte. J'étais donc moins stressée après ce court séjour désormais apaisée.
Mon travail n'a été que meilleur à l'école.
Il ne me restait plus qu'à retranscrire toute cette expérience au travers de ce blog, en y mettant du cœur à l'ouvrage.
J'ai aimé cette expérience et si c'était à refaire, je le referai sans hésitation ! Alors pourquoi pas vous ?
Par Eva Marie Françoise
Comments