Le foyer et ses alentours: retour en image
- evamariefrancoise
- 20 juin 2018
- 8 min de lecture
Au foyer La Voie Romaine, les filles ont droit à une chambre individuelle et côtoient des pièces communes. Ce lieu est proche du cœur historique de la colline de Fourvière, à Lyon.

Au travers des différentes photographies qui vont suivre, vous pourrez déjà vous faire une idée du cadre de vie du Foyer La Voie Romaine. Intérieur, extérieur, site historique, rien a été oublié pour vous faire découvrir ce bout de la colline de Fourvière, à Lyon.



De juin à septembre, ce foyer de jeunes filles peut accueillir jusqu'à 60 demi-pensionnaires, de 11 à 20 ans. Les garçons sont strictement interdits au sein de ce foyer. Toutes sont réparties sur quatre niveaux. Du rez-de-chaussée au 2e étage, on retrouve les mineures et pour le 4e niveau il y a majeures.
Tous les ans, les filles peuvent faire le choix de leur propre chambre à n'importe quel étage selon les affinités qu'elles peuvent avoir entre elles. Lorsqu'il y a de nouvelles arrivantes, les résidentes de longue date n'hésitent pas à copiner avec elles et à les intégrer à leur groupe. Et ce sans qu'aucune sœur n'intervienne. Pour surveiller ces mineures, chaque sœur est installée à un étage. Sœur Lucie au 2e, Sœur Bernadette au 1er et sœur Lucie au rez-de-chaussée.

Pour ce qui est du 4e niveau, " Le Pavillon", il est exclusivement réservé, privatisé, pour les filles majeures qui se consacrent aux études supérieures. Les religieuses estiment que ces dernières ont besoin de plus de concentration et donc de plus de tranquillité qu'en étant aux autres étages.
Chacune des demi-pensionnaires a droit à une chambre individuelle d'environ 16 m² avec un lit, un bureau, une chaise et une armoire. Comme pour veiller sur les demi-pensionnaires, les servantes du Christ ont disposé une croix chrétienne surmontée d'une branche de rameau. Les filles sont libres d'ajouter ce qu'elles veulent dans leur chambre pour l'égayer, pour se sentir comme chez-elles. Une table basse, des sièges, des plantes, des cartes, un piano... Tous les soirs après le dîner, il n'est pas commun de voir les unes aller dans les chambres des autres pour travailler, se confier, échanger.


Bien qu'elles aient toutes une chambre individuelle, les demi-pensionnaires doivent partager certaines pièces. Le réfectoire, le salon, la cuisine, la salle de bain, la chapelle...
Le réfectoire et les cuisines

C'est dans cette cuisine que sont préparés le petit-déjeuner mais également le dîner pour les demi-pensionnaires. Chaque menus est élaboré, pensé, selon les conseils d'une diététicienne engagée par le foyer.
Le chariot pour le petit-déjeuner lui est préparé la veille au soir par Sœur Lucie. Couvert, assiettes, pain, bol, panier de confiture ...

Le lendemain matin une employée du foyer prend le relais et dispose les affaires sur les huit tables du réfectoire situé au rez-de-chaussée. Une fois que les filles aient déjeuné, leurs affaires sont ensuite ramassées et nettoyées. A noter: ce repas est servi de 6 h 30 à 8 h 00.

Certaines filles n'hésitent pas à ramener leurs propres céréales, lait, pâte à tartiner... Elles peuvent l'entreposer dans leur chambre ou les mettre dans le réfrigérateur commun installé dans le réfectoire. Certaines règles sont néanmoins à respecter: chaque chose doit être étiqueté, et correctement fermé. Dans le cas contraire, les sœurs se réservent le droit de les jeter pour éviter d'éventuelle contamination ou odeurs suspectes.

Du lundi au jeudi, le dîner se tient sous forme de self. Tous les matins, dès 5 h 00, un traiteur s'occupe de livrer les repas du soir au foyer. Ces derniers sont entreposés dans un frigo spécial de la cuisine. Le soir venu, deux employées du pensionnat sont chargées de réchauffer dans un four industriels les plats pour les servir aux jeunes filles à 19 h 00. Comme chaque soir, le menu est composé d'une entrée avec des légumes, d'un plat principal à base de féculent et de protéine et pour le dessert, les filles ont le choix entre un produit lacté ou un fruit.

Pour celles qui arrivent après 19 h 30, elles doivent dîner dans une pièce à part. Cette dernière dispose également d'un évier, d'un nécessaire de cuisine et d'une plaque électrique.
Un plateau repas leur également préparé par Sœur Lucie.
Si certaines filles restent le week-end au foyer, elles doivent préparer elles-même leurs repas. Si elles le souhaitent, il est possible d'en commander un pour le vendredi soir mais il est impératif de prévenir le mercredi.
Le salon


Pour se reposer, regarder la TV, ou travailler ensemble, les filles peuvent se retrouver dans le salon qui se trouve juste à côté du réfectoire.
C'est un endroit libre d'accès quelque soit l'heure du jour ou de la nuit.
Et comment ne pas parler du salon sans montrer les oiseaux de la directrice. Malheureusement ces derniers ne sont plus en mesure de chanter; c'est la raison pour laquelle la directrice leur met une cassette audio de chants d'oiseaux pour qu'ils puissent retrouver leur voix. Car oui, tout comme les plantes, ces animaux sont précieux pour Sœur Lucia.
La salle de musique
Avant de se rendre à l'école, de nombreuses filles passent par la salle de musique pour répéter quelques games. Comme la plupart sont des musiciennes du conservatoire, elles se côtoient lors de certaines répétitions dans cette pièce placée au rez-de-chaussée. Bien que j'ai pu en entendre quelques-unes, elles ne voulaient malheureusement pas être prises en photo et je ne pouvais aller à l'encontre de leur décision puisque ce sont des mineures. Un piano droit, un métronome, un pupitre à partition sont à leur disposition. Seules quelques notes de musique du piano ont pu être extrait de ces échanges.
Les sanitaires communs
A chaque étage, les filles peuvent se rendre les unes après les autres à la douche se baigner. IL y a en moyenne 6 cabines par étage. Et à en croire les demi-pensionnaires, cela suffit amplement. Elles n'ont jamais à faire la queue. Elles s'organisent le matin par exemple pour le faire après ou avant le petit-déjeuner et pour le soir certaines choisissent de le faire avant ou après le repas. Elles prennent ensuite cette habitude ce qui permet d'avoir un meilleur roulement.
Pour ce qui est des toilettes, on en trouve 2 par étage, juste à côté des cabines de douche avec un lavabo.
Jardin et espace vert intérieur
En plus du cadre culturel où se place ce foyer, c'est aussi un environnement fleuri dans lequel vit ces filles. Avec une cour principal de plus de 100 m². Là, des roses, des pieds de lavandes, des plants de tisanes ou encore des plants de grenade. Pour leur entretien, c'est exclusivement Sœur Lucia qui s'en charge. C'est petit "passe temps". Elle arrose, coupe et en prend soin. La religieuse s'occupe également de chouchouter les plantes intérieures (verrière, couloirs...).
Lieux de prières


Comme son nom l'indique, ce foyer a pour spécificité d'être catholique. Même si les signes religieux restent discrets, toutes peuvent avoir accès à l'espace de prière du 1er étage. Des bibles, une présence du Christ ( lumière rouge placé), un autel, une statue de Notre-Dame Des
Douleurs, saint patron des religieuses du foyer sont disposés dans cet espace de prière. Qu'importe leur foi, toutes les filles peuvent venir s'y recueillir. Muslmane, protestante, orthodoxe... Ces instants permettent aux étudiantes de se confier à leur dieu, par exemple. D'autre y trouve un réconfort, une sérénité en la simple présence de symboles religieux.
Il y a encore quelques mois, les sœurs organisaient des moments de prière collective. Cependant, il y avait très peu de participantes ce qui fait que désormais plus aucune activité collective est organisée.
Celles qui fréquentent d'avantage ce lieux de prière ce sont les sœurs. Tous les jours à 9 h 00, la lecture de la Bible avec la prière du jour suivi de psaume. A la fin de ces lectures, elles prononcent alors chacune leur tour une homélie ( commentaire sur le passage de la Bible). Ces instants de rendez-vous avec le Christ dure presque 30 minutes et elles s'adressent à Dieu aussi bien en Portugais qu'en Français.

Un autre lieu de prières est également accessible dans "Le Pavillon", et ceux exclusivement pour celles qui y vivent. Aucune des sœurs s'y rend, préférant se regrouper dans l'autre pièce beaucoup plus spacieuse pour prier.
( Crédit photo: Eva Marie Françoise)

Le pensionnat est au cœur même de la colline de Fourvière, au dessus du Vieux-Lyon. Là, des lieux de cultes, des sites historiques, ou encore d'autres foyer catholiques. Pour s'y rendre à pied, en voiture, et par le biais de transport en communs, on peut emprunter les transports en commun ( funiculaire, bus...).

La Basilique Notre Dame de Fourvière
La Basilique Notre Dame de Fourvière est à 5 minutes à pied du foyer. Cette proximité permet aux religieuses de s'y rendre occasionnellement pour la messe ou autres célébrations populaires. En face de ce lieu religieux se trouve le funiculaire de Fourvière; ce transport en commun est fréquemment emprunté par les demi-pensionnaires du foyer pour se rendre à Vieux-Lyon, en contrebas de la basilique.
Notre Dame de Fourvière surplombe la ville de Lyon. Du haut de cette colline, on a un panorama de la ville. ( Crédit : Eva Marie Françoise)
Le Carmel de Lyon Fourvière
Juxtaposé au foyer depuis 1850, on retrouve le Carmel de Lyon Fourvière. C'est dans cette maison religieuse que les carmélites y résident. Ayant pour père spirituel le prophète Elie, ces sœurs se consacrent à la prière et à la pauvreté à travers l'humilité d'une vie cachée, une vie de spiritualité avec Dieu. Dans la cour de cet établissement religieux se trouve une chapelle où chacun venir y prier chaque jour. Les sœurs du foyer La Voie Romaine s'y rendent aussi souvent que possible pour les messes quotidiennes.
Crédit: Le Carmel en France

Sur la colline de Fourvière, il y a un site incontournable qu'on ne peut pas manquer: le Théâtre Gallo-Romain. Vieux de plusieurs millénaires, ce site était autrefois enfoui sous les terres du foyer.

Lorsque les premiers vestiges ont été découvert, une partie du pensionnat a alors fait l'objet de fouille archéologique et une partie des terres a été réquisitionnée par l'Etat au XIXe siècle. Bien plus tard, le site historique devenait accessible au grand public. L'accès au site archéologique est libre et se fait facilement depuis la station du funiculaire " Les Minimes " ou bien à pied depuis la basilique de Fourvière. Il est librement ouvert sauf en cas de préparation de spectacles à l'instar des Nuits de Fourvière.
( Crédit photo: Eva Marie Françoise)
Chaque année, du 1er juin au 28 juillet, a lieu le festival musical Les Nuits de Fourvière sur ce site historique gallo-romain. Et comme tous les ans, les résidentes du foyer ont droit aux répétitions et aux diverses prestations ... depuis leur chambre, et ce sans bouger du pensionnat.
D'après le témoignage de la directrice du foyer, Sœur Lucia, il y a deux ans, certaines personnes extérieures au pensionnat s'introduisaient dans la cour du foyer, passaient ensuite la clôture donnant sur le théâtre et détérioraient tout sur leur passage. Informé de cette situation, le comité d'organisation Les Nuits de Fourvière ont renforcé la sécurité aux alentours du foyer pour éviter que cela ne se reproduise.
Dans le prolongement de la rue Roger Radisson où se trouve le foyer, des piles d'arches de l'ancien aqueduc du Gier sont en parfait état de conservation. Datant du Ier - début IIe siècle, ces arches gallo-romaines alimentaient autrefois la ville de Lyon.
(Crédit: Claude Devigne )
Que dire de ce cadre de vie ?

La colline de Fourvière c'est un musée à ciel ouvert. On est éloigné de la pollution, éloigné de tout bruit désagréable et surtout loin de l'affluence. Le cadre de vie dans lequel ces filles vivent n'est pas sans désagrément. Pour les plus courageuses qui étudient à Vieux Lyon, à Bellecours ou encore à Gorge de Loup, elles préfèrent y aller à pied quitte à transpirer ou défaire leur cheveux. Elles affirment que la marche va plus vite que les transports en commun souvent en retard. Comparez par vous-même: 15 à 30 minutes de marche, et aucun retard. Ou presque...
En tout cas, en connaissance de cause, c'est bien différent de la grande ville ou même de la campagne. On sent que là bas, le temps s'est comme arrêté. On prend le temps de regarder de chaque côté du trottoir. Pour ceux qui sont pressés, ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Bien qu'il n'y ait pas de commerce très important, les quelques magasins de cette partie de Lyon sont amplement suffisant. Une supérette, une pharmacie, une banque, un coiffeur et c'est tout. Ni plus, ni moins de là où le foyer est placé.
( Crédit photo: Eva Marie Françoise)
Par Eva Marie Françoise
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